26-07-2025
Sur la Côte d'Opale, le drame migratoire se mêle aux touristes
Wimereux, dans le nord de la France, est une station balnéaire courue par les touristes. Des migrants s'y rendent aussi, en attendant de traverser la Manche pour gagner l'Angleterre.
Des stations balnéaires situées dans le nord de la France, face à l'Angleterre, sont devenues un point de départ privilégié des traversées clandestines de la Manche, chamboulant la vie quotidienne locale.
Kenan augeard et sameer al-doumy
Agence France-Presse
Riverains à la rescousse
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des membres d'« Alors on aide », un collectif d'habitants qui vient en aide aux migrants, patrouille sur la plage d'Ambleteuse, dans le nord de la France.
À Wimereux, une station balnéaire courue par les touristes, un collectif d'habitants offre nourriture, soutien et premiers soins aux migrants qui s'y installent en attendant de traverser la Manche. Loin de Calais et Dunkerque, où se concentrent la plupart des associations d'aide aux exilés, ce sont souvent des riverains qui se retrouvent en première ligne pour aider les rescapés de départs avortés.
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Vague de chaleur oblige, le front de mer de Wimereux a été pris d'assaut par les habitants et les touristes, le 18 juin dernier.
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Un couple de retraités sort en maillots de bain d'une cabine de plage d'une impeccable peinture bleu et blanc. Un peu plus loin, des adolescents se moquent de l'un de leurs amis et du coup de soleil qui s'étend sur tout son dos.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
À 500 m de la plage, devant la gare, une soixantaine de migrants sont en quête d'ombre. Ils viennent d'arriver après avoir été délogés des dunes d'où ils comptaient tenter de traverser la Manche, à quelques kilomètres de là. « Il y a tellement de touristes [dans cette ville] ! », plaisante un Somalien.
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À peine le groupe de migrants était-il arrivé à Wimereux que Florence Dufay (à gauche) et Sylvie Baudelet ont accouru, déplié une table et préparé thé, café et tartines de confiture. Elles sont membres d'« Alors on aide », un collectif d'habitants créé l'été dernier face à l'apparition à Wimereux et ses environs de campements provisoires, où les migrants restent quelques jours pour enchaîner les tentatives de traversée.
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Les traversées clandestines se multiplient dans cette zone : les forces de l'ordre sont supposément moins présentes et la Slack, un petit fleuve côtier d'où peuvent partir les bateaux, est située à proximité. Les bateaux remontent ensuite la côte pour récupérer leurs passagers. Sur la photo, un bateau transporte des migrants près de Neufchâtel-Hardelot.
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Sylvie Baudelet est retraitée et consacre une grande partie de son temps libre à des associations d'aide aux migrants. « Ça a donné du sens à une partie de notre vie », explique-t-elle. Avec son mari, elle héberge parfois des exilés.
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« Ça a quelque chose d'un acte de résistance citoyenne, parce que c'est insupportable, ce qu'ils vivent », souligne Sylvie Baudelet, regrettant « l'indifférence » d'une partie du voisinage. Sur la photo, des migrants attendent l'arrivée d'un train à la gare de Wimille-Wimereux.
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Des bénévoles du collectif « Alors on aide » distribuent de l'eau et de la nourriture aux migrants près de Wimereux. Mais tout le monde n'approuve pas cette bienveillance : « Un jour, j'ai été agressée à la gare par un gars qui m'a dit que j'étais la honte de la France », confie Florence.
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Des gendarmes français traînent un bateau de passeurs alors qu'ils patrouillent à Saint-Etienne-au-Mont, près de Neufchatel-Hardelot, dans le nord de la France.
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Ces derniers mois, après des naufrages meurtriers à Ambleteuse et à Neufchâtel-Hardelot, des habitants ont préparé des boissons chaudes et sorti des couvertures de survie pour des survivants trempés à quelques mètres des habitations. Sur la photo, Mohammad Reza, un migrant afghan, tient son gilet de sauvetage à la gare de Wimille-Wimereux.